Sans grande surprise, la Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient son taux directeur 4,50%. Ainsi, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.

Bien que les effets soient relativement timides au Canada, dans de nombreux pays, l’inflation diminue sous l’effet des prix plus bas de l’énergie et du resserrement de la politique monétaire. Quant au marché du travail, il demeure encore actif, ce qui ne laisse pas présager une baisse des taux à court ou moyen terme.

Tel que le précise La Banque du Canada, la croissance économique a été plus forte que prévu à l’échelle mondiale. Les récentes tensions dans le secteur bancaire américain ont resserré davantage les conditions de crédit. Un ralentissement significatif de la croissance aux États-Unis est attendu au cours des prochains mois, surtout dans les secteurs importants pour les exportations canadiennes.

Au Canada, la demande continue de dépasser l’offre et le marché du travail reste très actif. La croissance au premier trimestre apparaît supérieure à la projection de janvier, les exportations ayant bondi et la consommation ayant affiché une solide progression. La progression des salaires est encore élevée par rapport à celle de la productivité et la forte expansion démographique augmente l’offre de main-d’œuvre et favorise la croissance de l’emploi tout en stimulant la consommation globale. L’activité sur le marché du logement demeure faible.

La consommation devrait se modérer cette année, à mesure que davantage de ménages renouvelleront leur prêt hypothécaire à des taux plus élevés. Somme toute, on s’attend à ce que la diminution de la demande étrangère freine les exportations et les investissements des entreprises. Cela implique que l’économie commencera à afficher une offre excédentaire durant la seconde moitié de 2023 favorisant potentiellement une baisse des prix.

L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) est descendue à 5,2 % en février, et les mesures de l’inflation privilégiées par la Banque se situaient juste au-dessous de 5 %. La Banque s’attend à ce que l’inflation diminue rapidement au milieu de l’année, et baisse ensuite plus graduellement pour revenir à la cible de 2 % à la fin de 2024. Cependant, il pourrait s’avérer plus difficile de ramener l’inflation à 2 % parce que les attentes baissent lentement, que l’inflation des services et la croissance des salaires demeurent élevées, et que les pratiques de fixation des prix des entreprises ne se sont pas encore normalisées.

Dans ce contexte, à court et moyen terme, on s’attend au maintien des taux d’intérêt, et ce, pour les 24 prochains mois.

Peter Quinn
Courtier hypothécaire commercial
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